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« Je suis apprenti charpentier de marine sur un chantier historique »

Parcours. Léo est passionné par l’univers naval depuis son plus jeune âge. Après un BTS menuiserie, il intègre un CAP Charpente de marine pour exercer ce métier qu’il pensait aujourd’hui disparu. 

C’est au détour d’une recherche de stage, puis d’un contrat en apprentissage, qu’il rencontre l’équipe de l’association Tourville qui s’est lancée un défi extraordinaire : reconstruire un vaisseau du XVIIème siècle à Gravelines, nommé le Jean Bart. 

Ce chantier à la fois historique, culturel et économique a débuté en 2002 au sein d’un village artisanal. Le navire sera présenté dans un parc historique consacré à la Marine sous Louis XIV et aux corsaires. Le projet contribue à l’insertion de personnes fragilisées socialement grâce à deux initiatives : la première, en partenariat avec l’association AGIR (association d’insertion portée par la Ville de Gravelines), permet l’encadrement d’une douzaine de stagiaires par un charpentier de marine, compagnon du Tour de France ; la seconde, à dimension européenne, est menée dans le cadre de l’appel à projet Interreg avec deux partenaires anglais et belge ayant engagé des chantiers similaires.

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« Je suis apprenti charpentier de marine sur un chantier historique »

« Je suis apprenti charpentier de marine sur un chantier historique »

Espace Tourville - Chantier de reconstruction du Jean Bart
Gravelines (Nord)

Léo :
Je m’appelle Léo, je suis apprenti ici depuis septembre. J’ai grandi sur une écluse donc j’ai toujours vu des bateaux. C’était dans un autre cadre sur un canal mais ça m’a toujours énormément plu. Et c’est un métier que je pensais en fait disparu. J’ai fait de la menuiserie avant et quand j’ai appris que je pouvais trouver un lycée qui faisait ces formations là j’ai décidé d’y aller. Donc j’ai fini mon BTS et je suis parti m’installer en Normandie pour passer le CAP.

Jean-Edouard Cardin :
Tu commences déjà à affleurer au maximum et une fois que tu arrives à fleur des clous tu les retapes. Tu remets un petit coup de lissage aussi, bien propre.

Léo :
Il y a quelques millimètres de matière en plus. Je vais faire la finition au petit rabot. Très bien, on va attaquer… à tout à l’heure.

Jean-Edouard Cardin :
A tout à l’heure.

Jean-Edouard Cardin :
Léo, c’est typiquement l’apprenti qui a un grand avenir devant lui, parce qu’il aime son métier, il est passionné, il a de la jugeotte, il ne comprend pas ce qu’on lui dit et il est tout à fait autonome.

Léo :
J’ai découvert le chantier l’année dernière quand j’ai dû faire un stage pour mon CAP en charpente de marine. Je suis venu pendant un mois faire un premier stage un peu d’initiation. Et puis après l’équipe m’a accepté en tant qu’apprenti. Il me reste encore un an à faire avant de passer le diplôme. Tout le mois que j’ai fait ici j’en restais impressionné à chaque fois que j’arrivais sur le chantier. Et puis même encore maintenant quand on voit qu’on arrive à avancer, qu’on arrive à lever de belles pièces et que ça change de l’aspect du bateau ça donne vraiment envie de continuer à voir la suite.
C’est unique en France, on a eu l’Hermione à Rochefort, mais qui était un peu plus petite, qui était d’une autre époque aussi.

La charpente navale en France aujourd’hui ça se résume beaucoup à du bateau à plaisance ou du chalutier de pêche. Mais un chantier comme ça il n’y en a pas deux en France. On va sélectionner les arbres en forêt nous-mêmes. On les suit vraiment de la forêt jusqu’au chantier ici sur le bateau. Si on a l’occasion d’avoir des pièces bien courbes, qui peuvent prendre au maximum les formes qu’on va avoir sur le bateau, il faut qu’on profite pour les avoir.

Moi j’aimerais bien continuer l’aventure, en faire mon métier.